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Une garantie de versement
C’est peut-être la plus grande réticence à l’achat d’une rente : si je meurs tôt, j’aurai cédé mon capital en vain.

On pourrait répondre que dans un tel cas, vous ne serez plus en position d’avoir des regrets, mais il y a moyen de réduire dès maintenant vos appréhensions.

La solution s’appelle une garantie.

Elle peut courir sur 5, 10, 15 ans, voire davantage. Dans le cas d’une garantie de 10 ans, si vous décédez avant cette échéance, vos bénéficiaires continueront de toucher la rente jusqu’à la fin de la dixième année.

Bien entendu, pour un même capital, la rente mensuelle garantie est légèrement inférieure à celle non garantie, « mais pour une période garantie de cinq ans ou dix ans, ça ne coûte presque rien », souligne Dany Provost. « Ça va avec les probabilités de décès. Pour un homme de 65 ans qui prend une garantie de 10 ans, le coût va être basé sur la probabilité de décéder avant 75 ans, qui n’est pas très élevée. »

Réversibilité au conjoint
L’option de réversibilité au conjoint assure qu’à votre décès, celui-ci continuera à toucher la rente, ou une partie de celle-ci, jusqu’à son propre décès. « Encore une fois, on va réduire légèrement le montant qu’on va recevoir de son vivant, mais ça peut protéger aussi le conjoint de son vivant à lui, fait valoir Dany Provost. Ça dépend de l’âge du conjoint. Si le conjoint est très jeune, ça va coûter un peu plus cher. »

Rente indexée
À 65 ans, votre capital de 100 000 $ vous permet d’acheter une rente de 600 $ par mois. Quel sera son pouvoir d’achat dans 25 ans ?

Avec une rente viagère indexée, le revenu augmente chaque année selon un taux d’indexation convenu au moment de la signature du contrat, généralement entre 1 et 4 %.

Pour un même capital, la rente est inférieure au départ à une rente uniforme, mais l’indexation assure au rentier de maintenir une partie de son pouvoir d’achat jusqu’à la fin de ses jours.

« Je recommande toujours de prendre, dans la mesure du possible, une rente indexée, commente Dany Provost. Les régimes publics de rentes sont indexés à l’inflation. Il faut faire la même chose avec les régimes privés. Il s’agit de couvrir un besoin de base. »

Des solutions exotiques
D’autres produits et diverses combinaisons permettent de raffiner les solutions viagères.

Par exemple, remplacer la réversibilité au conjoint par une assurance vie au nom de celui-ci.

« Le fait de renoncer à cette réversibilité va me donner un revenu additionnel de mon vivant à moi », explique Dany Provost.

On investira cet excédent de revenu viager dans la souscription d’une assurance vie au nom du conjoint.

« C’est une étape de calcul plus sophistiquée, mais on peut faire l’exercice pour montrer ce qui coûterait le moins cher en fin de compte. »

La rigidité de la rente viagère ne lui permet pas de profiter des futures conditions favorables du marché, si l’acquisition s’effectue en période de bas taux d’intérêt.

« Si tu veux diversifier un peu ce risque-là, pourquoi ne pas acheter la moitié de la rente aujourd’hui et l’autre moitié dans cinq ans ? », suggère Kevin Lee.
Autre solution qui devrait apparaître bientôt sur le marché, à laquelle le budget fédéral de 2019 a ouvert la voie : la rente viagère à paiement variable (RVPV), surnommée rente dynamique.

Il s’agit d’une rente dont le montant est variable, selon les conditions du marché, mais dont le versement est garanti jusqu’au décès. « Je vais mutualiser les risques de décès tardif, mais je vais conserver du risque de marché », explique Kevin Lee.

Un mot sur l’impôt s’impose
Tous les versements de rente viagère sont assujettis à l’impôt, mais le traitement varie selon la source des fonds. Si le capital provient d’un compte enregistré comme un REER ou un CRI, la totalité du versement est imposable. Si les fonds proviennent d’un compte non enregistré, seule la portion des intérêts s’ajoute au revenu imposable du rentier. La portion des intérêts est maximale au départ et diminue graduellement ensuite. « L’imposition va être plus élevée au début, et moins à la fin, indique Nathalie Bachand. Mais vous pouvez avoir une rente qu’on appelle prescrite, pour laquelle l’imposition est nivelée dans le temps. »

Avec une rente prescrite, les versements conservent la même proportion d’intérêt et de capital, ce qui procure un montant imposable constant durant toute la durée du contrat.


GARANTIE, INDEXÉE, RÉVERSIBLE : LE COÛT

Pour un même capital, comment le montant de la rente viagère varie-t-il selon les options ?

Félix Deschâtelets, président et cofondateur du site d’assurance vie en ligne Emma (emma.ca), a réuni les données suivantes, obtenues par l’intermédiaire de Cannex. Les rentes viagères ne peuvent pas être souscrites directement sur la plateforme d’Emma, mais « c’est possible si un client contacte notre équipe de courtiers, informe-t-il. Il faut nous appeler ou nous écrire un courriel ».

Pour un capital de 100 000 $ en REER (chez un même assureur, en date du 12 octobre 2023)

Pour un homme de 65 ans et sa conjointe de 65 ans

Rente sans garantie : 623,99 $/mois

Rente garantie 10 ans : 611,71 $/mois

Rente sans garantie, indexée à 2 % : 518,66 $/mois

Rente garantie 10 ans, indexée à 2 % : 509,02 $/mois

Rente 100 % réversible au conjoint : 433,60 $/mois

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