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REER 2012. On vous a promis une bonne augmentation de salaire ? Bravo, mais attention ! La majeure partie pourrait finir dans les poches du gouvernement.

Les conseillers financiers illustrent souvent l’impact d’une cotisation à un REER à l’aide de ce qu’on appelle le «taux marginal d’imposition», c’est-à-dire le taux d’impôt applicable aux derniers dollars gagnés. Souvent, cela constitue une grave erreur, particulièrement pour les personnes de la classe moyenne qui ont des enfants.

Ce qu’il faut plutôt calculer, c’est ce qu’on appelle le taux «implicite» d’imposition, c’est-à-dire l’impact qu’a un gain supplémentaire sur le revenu disponible après avoir considéré les programmes sociaux, comme le soutien aux enfants et les crédits d’impôt. Ce taux monte souvent à des niveaux extrêmement élevés… mais c’est normal.

C’est normal, simplement parce que le Québec est le «paradis des familles» et que ces taux reflètent, en réalité, l’effet de «sevrage» que traverse une famille qui sort de la zone d’aide très généreuse des programmes de l’État pour entrer dans celle des contribuables qui financent ces mêmes programmes.

Peu de gens savent que les points neutres d’une famille québécoise avec deux jeunes enfants se situaient en 2011 entre 42 000 et 46 000 dollars environ, avec des frais de garde de 7 et 25 dollars par jour respectivement. Cela signifie qu’avec un revenu familial inférieur à ces montants, un ménage reçoit davantage d’argent de l’État qu’il n’en donne lui-même à ce dernier et aux garderies _ exception faite des taxes à la consommation. Autrement dit, l’État se charge de payer tous les frais de garde, de l’impôt et des cotisations sociales des parents. Les salaires bruts peuvent donc servir intégralement aux dépenses de consommation _ et à l’épargne.

Au-delà de 46 000 dollars, les taux implicites d’imposition, quant à eux, grimpent jusqu’à plus de 83 %, c’est-à-dire que pour chaque dollar de revenu additionnel, il ne reste que 0,17 dollar de plus à dépenser. Du vol, comme le disaient les «bérets blancs» ? Pas du tout… Si les programmes étaient moins généreux, ces taux seraient moins élevés, mais il resterait moins d’argent aux familles.

Les revenus familiaux de moins de 53 000 dollars sont particulièrement touchés par cette situation. Les familles monoparentales ont des taux d’imposition plus élevés encore. Il subsiste même une petite aberration qui les fait grimper à plus de 100 % !

L’impact de taux si élevés ?

Outre le fait qu’ils peuvent décourager la productivité, ils font en sorte que le choix «REER ou CELI» devient presque toujours naturel dans une planification de retraite. Le REER l’emporte, à moins que les revenus de retraite prévus ne donnent droit au Supplément de revenu garanti.

En raison du crédit d’impôt qu’elle permet, une contribution dans un fonds de travailleurs entraîne même souvent un remboursement d’impôt supérieur à celle-ci ! Parlez-moi d’un investissement !

Pourquoi le Québec est le paradis des familles

Programmes de congés parentaux et de soutien aux enfants les plus généreux du pays ;

Réseau de garderies subventionné à 85 % ;

Programme «Pour une maternité sans danger» unique ;

Place dans le peloton de tête des pays de l’OCDE quant aux dépenses consacrées aux familles.

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