À quel âge devrais-je toucher ma rente de retraite du Régime de rentes du Québec ? La question peut sembler simple. Dans les faits, même si la réponse ne nécessite pas des calculs à n’en plus finir, il est tout bonnement impossible de répondre avec certitude, car on parle de l’avenir.
En effet, la réponse exacte à cette question ne sera connue qu’au moment du décès (ou après une certaine année). En effet, pour chaque âge de décès, il existe un scénario «optimal», c’est-à-dire un âge où la rente de retraite «aurait dû» être demandée. Évidemment, cet âge varie selon la situation propre à chacun, mais on peut dire que plus le décès est tardif, plus l’âge optimal est avancé. Il ne faut pas oublier que l’âge du début du versement influe sur le montant reçu.
Par exemple, quelqu’un qui commence à toucher sa rente à 60 ans recevra quelque chose comme 64 % du montant qu’il aurait reçu s’il avait attendu à 65 ans. À 70 ans, c’est possiblement une bonification de 42 % qui l’attend.
Évidemment, ces pourcentages sont approximatifs, car ils sont fonction de l’historique complet de participation au régime. Si un individu continue de travailler alors qu’il reçoit sa rente, elle sera bonifiée. En revanche, si un retraité attend avant de demander sa rente, la rente de base – qui sera bonifiée – subira généralement une baisse à cause de la mécanique de calculs. Autrement dit, il est rare qu’un retraité de 65 ans qui attend à 70 ans pour demander sa rente verra réellement sa rente bonifiée de 42 %. On parlera plutôt généralement d’un pourcentage de 37 % à 40 %.
Cela dit, les gens veulent savoir à quel âge faire cette fameuse demande.
La seule réponse exacte que l’on puisse donner à ces personnes, c’est : «Dis-moi quand tu vas mourir, je te dirai quand la demander». C’est triste, mais c’est ça.
En effet, selon l’âge de décès, l’âge idéal du début de cette rente varie. Si on veut être précis, on peut simplement simuler tous les scénarios possibles intégrés dans une planification de retraite.
Les calculs doivent tenir compte de l’ajustement de la rente ainsi que de toutes les autres sources de revenus. De cette façon, on est en mesure de voir la différence d’un scénario à l’autre avec les mêmes paramètres par ailleurs.
En analysant les résultats de ces projections, on peut voir que, selon l’âge de décès, les différents scénarios ne se valent pas tous. Par exemple, il est certain que si le décès est prématuré, on a avantage à demander sa rente le plus rapidement possible et, inversement, la retarder au maximum en cas de décès tardif.
Par exemple, si le décès arrive à 63 ans, on comprend bien que le scénario de rente à 60 ans est préférable à celui de 65 ans où aucun revenu n’aurait encore été tiré. Pendant les trois années où la rente est versée, les retraits des comptes personnels, tels le REER ou le CELI, seront d’autant moindres que le montant de la rente sera élevé.
Si on meurt à 105 ans, il est certain que d’attendre à 70 ans sera préférable. Une rente bonifiée versée pendant autant d’années permettra des retraits moins élevés de ses comptes, générant ainsi un enrichissement supérieur.
Le problème, c’est qu’on ne connaît pas la date de son décès. Les plus «scientifiques» voudront utiliser des tables de mortalité pour optimiser leur «espérance» d’enrichissement maximal. Mais, entre vous et moi, ce genre de calcul est pas mal inutile… L’aspect «gambling» est malheureusement inévitable.
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FACTEURS FAVORISANT HABITUELLEMENT UN DÉBUT DE RENTE TARDIF
- Bon état de santé
- Bonne hygiène de vie
- Profil d’investisseur conservateur
- Impôt prévu plus important dans les premières années de retraite
- Droit au Supplément de revenu garanti
- Réception d’une rente de conjoint survivant