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Le risque de longévité, vous connaissez? Concrètement, cela signifie que l’on a épuisé son épargne avant son décès. Un risque qui, avec l’augmentation de l’espérance de vie, est plus présent que jamais.

Si vous prenez votre retraite à 65 ans, vous devriez idéalement planifier d’avoir assez d’épargne devant vous pour plus d’une vingtaine d’années. Car aujourd’hui, l’espérance de vie d’un homme de 65 ans est de 86 ans et celle d’une femme de 89 ans.

D’ailleurs, pour tenir compte des probabilités de survie et protéger leurs clients contre ce risque, les planificateurs financiers effectuent habituellement des projections jusqu’à l’âge de 94 ans pour les hommes, et de 96 ans pour les femmes.

Dans ces conditions, quelles stratégies peut-on mettre en place pour éviter de survivre à son argent? Dany Provost, planificateur financier et directeur planification financière et optimisation fiscale chez SFL Expertise, donne quelques pistes de solution.


1. LA RENTE VIAGÈRE

Pour se prémunir contre le risque de longévité, on peut souscrire à une rente viagère auprès d’un assureur. On verse une somme à ce dernier et en échange, il nous verse une rente jusqu’à la fin de nos jours, quel que soit l’âge de notre décès.

« Cela ampute notre capital, mais on a l’esprit tranquille. Souvent, on a recours à une stratégie mixte : la rente viagère couvre les besoins de base, et on conserve des liquidités dans un autre compte afin de se donner de la flexibilité », explique Dany Provost.

Il mentionne que ce type de rente constitue un bon outil pour les personnes en bonne santé, mais moins intéressant pour celles dont la santé est précaire. Sous certaines conditions, ces dernières pourraient toutefois acquérir une rente «à risque taré» qui permet de recevoir une rente plus élevée en raison d’un grave problème de santé qui réduit leur espérance de vie.

« Les gens ont souvent une mauvaise compréhension de la rente viagère. Pourtant, contrairement à un dépôt garanti par exemple, avec ce type de rente, le capital ne s’épuise jamais. C’est au décès que l’on peut vraiment en évaluer la rentabilité », précise le planificateur financier Dany Provost.


2. REVOIR SON PORTEFEUILLE DE PLACEMENTS

Lorsque l’on commence à décaisser ses actifs à la retraite, il faut éviter que ceux-ci soient tous investis dans le marché financier. « On doit y penser trois ou quatre ans avant la retraite et déplacer une portion de son portefeuille dans des placements peu risqués, de façon à protéger nos avoirs », indique Dany Provost.

Il souligne que si une bonne façon de contrer le risque de longévité est d’avoir un bon rendement sur ses placements, et donc d’investir dans le marché boursier, ce dernier est également plus risqué. Il faut donc tenir compte de sa propre tolérance au risque et possiblement se tourner vers des placements plus prudents au moment du décaissement.


3. PRÉVOIR LES DÉPENSES

Si l’on est déjà en mesure d’évaluer certaines dépenses que l’on aura à la retraite, changer sa voiture tous les cinq ou six ans par exemple, on devrait intégrer ces montants dans la planification financière. «Cela évite d’avoir de mauvaises surprises et de devoir puiser dans son épargne au-delà de ce qui était prévu», indique Dany Provost, qui ajoute qu’une révision périodique du plan devrait aussi être réalisée. « Cela permet de réévaluer la situation et éventuellement de réduire certaines dépenses pour ne pas épuiser ses économies trop vite », dit-il.


4. ÉTABLIR UNE STRATÉGIE DE DÉCAISSEMENT

Optimiser le décaissement de ses actifs (CELI, FERR, placements non enregistrés) est une autre bonne façon de prolonger la vie de son épargne.

« L’idée générale est de ne pas alourdir la facture fiscale inutilement, tout en évitant d’avoir un niveau de revenus sous le seuil du taux d’imposition nul », mentionne Dany Provost. En dessous de ce seuil, on perd en effet certains crédits comme le montant personnel de base et le crédit pour l’âge qui nous permettraient de minimiser l’impôt sur les retraits des FERR (fonds enregistrés de revenu de retraite).

Pour l’ordre de décaissement en tant que tel, il faut bien faire ses calculs, car opter pour un scénario ou un autre peut faire une importante différence au bout du compte. Un planificateur financier peut vous aider à élaborer la stratégie la plus appropriée dans votre cas.

«On va tester les différents scénarios en fonction de la fiscalité afin de déterminer la plus avantageuse», précise Dany Provost.


5. REPORTER SES RENTES DE RRQ ET LA PSV

Si vos revenus vous le permettent ou que vous continuez à travailler, reporter vos prestations du Régime des rentes du Québec (RRQ) au-delà de 65 ans fera croître le montant que vous recevrez ensuite jusqu’à la fin de vos jours. En repoussant la RRQ à 70 ans, vous pourriez la bonifier jusqu’à un maximum de 42 %. Même stratégie pour la pension de la Sécurité de la vieillesse, avec une bonification potentielle de 36 %.

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