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Telle est la question. La réponse n’est pas évidente. Elle peut même parfois relever du pari.

Le pécule qu’on a amassé au fil des ans dans un REER doit un jour servir à combler nos besoins à la retraite. Bien que différentes options existent pour décaisser les sommes accumulées, les deux plus populaires sont le Fonds enregistré de revenus de retraite (FERR) et la rente viagère.

Or, on n’est pas obligé de mettre tous ses oeufs dans un même panier. Autrement dit, on n’a pas à choisir nécessairement un seul de ces deux outils. Rien n’empêche de couper la poire en deux et de placer une partie des sommes dans un FERR et l’autre dans une rente. Les avantages de l’un constituent les inconvénients de l’autre.

En effet, alors qu’une rente viagère est une «assurance longévité», elle n’est pas très flexible. Cela signifie qu’une fois le service de la rente commencé, les montants reçus varieront peu ou pas selon les options choisies. Parmi ces options, notons que l’indexation protège le pouvoir d’achat à long terme et une réversibilité au conjoint protège ce dernier dans le cas où le rentier meurt avant son conjoint.

Quant au FERR, il s’agit d’une espèce de prolongation du REER. Comme on ne peut être titulaire d’un REER après 71 ans (au 31 décembre suivant cet anniversaire), le transfert des montants accumulés au REER dans un FERR est tout indiqué si l’on désire continuer à gérer son argent. Les versements choisis seront plus ou moins importants, selon les besoins. La seule exigence légale est qu’un retrait minimal annuel soit effectué dans le compte. Le danger principal d’un FERR est que lorsque le compte est vide… il est vide ! Si l’on vit jusqu’à un âge avancé, il est ainsi possible qu’on manque de ressources.

Cependant, comment choisir entre les deux ? Un des critères de décision entre la souscription d’une rente ou d’un FERR sera l’âge prévu de décès. Facile, non ? En fait, on devrait plutôt dire que si une personne n’est pas en bonne santé ou que ses ascendants sont tous décédés prématurément, elle préférera le FERR à la rente. On comprend qu’il y a un âge où les deux options s’équivalent en matière de montants reçus. Si l’on décède avant cet âge, le FERR sera généralement plus avantageux, car il restera des sommes à léguer, alors que la rente cessera si certaines options – comme la réversibilité au conjoint ou une période minimale de versements – ne peuvent être exercées.

Les conséquences du choix d’une rente ou d’un FERR relèveront toujours d’un certain hasard. Ce coup de dés est éliminé par l’assureur, qui offre des rentes viagères grâce à la loi des grands nombres, selon laquelle, en moyenne, les rentiers décéderont à un certain âge. Pour un individu seul, par contre, la loi des grands nombres ne peut s’appliquer, et c’est pourquoi il peut faire le mauvais choix entre les deux options. On ne saura qu’à son décès, ou après qu’il a franchi l’âge où les deux options auraient été équivalentes, si son choix a été le bon…

La flexibilité des revenus est un autre critère de décision. Prévoit-on avoir besoin de revenus qui fluctueront passablement au fil des ans ? Si oui, le FERR l’emporte, dans la mesure où l’on désire continuer de gérer ses placements. A-t-on plutôt besoin de revenus stables pour boucler son budget ? Si tel est le cas, la rente devrait être privilégiée.

Quelques caractéristiques des FERR

– Le calcul du retrait minimum d’un FERR est basé sur le solde de ce dernier et sur l’âge du rentier ou de son conjoint en début d’année ;

– Le retrait minimum obligatoire le plus élevé est atteint à 94 ans où il se situe à 20 % du solde du compte ;

– Avant 71 ans, le calcul de retrait minimum se fait comme suit : 1 / (90 – âge). Ainsi, un individu de 65 ans devra retirer 1/25 (4 %) de son compte au cours de l’année ;

– Les retraits d’un FERR donnent droit au crédit d’impôt pour revenu de pension (retraite au Québec) si on est âgé d’au moins 65 ans ;

– Un fonds de revenu viager (FRV) est un FERR qui est également assujetti à une limite de retrait maximal. Les sommes d’un FRV proviennent à l’origine d’un régime de retraite ;

– On peut fractionner avec son conjoint les retraits d’un FERR jusqu’à 50 % sur sa déclaration de revenus.

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